L’effet Pygmalion

Savez-vous que les pensées ont un pouvoir sur nos comportements ?

Cela peut sembler surprenant et pourtant…ne vous est-il jamais arrivé, face à une personne qui vous considère avec mépris de perdre vos moyens?

Le stress généré face à cette personne fait tourner en boucle ses reproches et critiques dans votre esprit ce qui entraine chez vous un manque de concentration et un mal-être. Cette baisse d’attention vous pousse ainsi à l’erreur ce qui donne d’ailleurs raison à votre interlocuteur.  Arrive alors une vague supplémentaire de propos critiques à votre égard qui à terme, pourraient avoir raison de l’estime que vous avez de vous-même. Petit à petit, certains d’entre vous étant forcés de constater leurs faux-pas, finissent par croire eux-mêmes « qu’ils sont… » ou « qu’ils ne sont pas capables de … » et colleront finalement très bien à l’étiquette qui leur avait été attribuée à tort au départ.

Mais…avez-vous imaginé, ou peut-être même expérimenté la situation sous un angle différent ? Vous réalisez maintenant cette même tâche face à une personne remplie de bienveillance à votre égard et qui vous encourage. Il y a fort à parier que vous la réalisiez cette fois comme vous le souhaitiez et aboutissiez au résultat espéré.

Voici donc ce qu’est l’effet Pygmalion : l’effet des pensées sur nos comportements. La manière de s’adresser à une personne, les étiquettes qu’ont peut lui attribuer (Tu es « lent »  « généreux », « violent », « investi et impliqué»,  « égoïste », « calme », « méchant » …) va influencer le regard qu’elle porte sur elle-même et les pensées à son égard.  La personne va alors :

Coller à cette étiquette parce qu’elle finira par être convaincue d’être comme on la décrit et va multiplier les actions qui lui correspondent.

Coller à cette étiquette afin d’être conforme à ce qu’on attend d’elle.

Vous l’avez sans doute compris, L’effet Pygmalion œuvre partout et son impact peut constituer un frein autant qu’il peut être un outil fabuleux pour faire développer et renforcer des comportements positifs.

Voici quelques pistes qui vous permettront d’être attentifs aux effets de vos propos:

• Valoriser les progrès plutôt que les échecs. Un enfant en difficultés scolaires se sentira plus valorisé et davantage prêt à réaliser avec enthousiasme son travail s’il entend « Ta note est sous la moyenne mais j’ai remarqué un réel effort de ta part pour terminer ton devoir et pour écrire les notions théoriques que tu avais apprises » plutôt que « Louis…toujours pas la moyenne, apparemment tu es abonné au 7/20 ! »
• Eviter les jugements qui ciblent la personne. Il est toujours plus constructif de s’arrêter au comportement. Préférer la formule « Tu as eu un comportement agressif » à « Tu es agressif » : la première cible un comportement ponctuel à un instant T alors que la seconde qualifie durablement la personne.
• Etre à l’écoute de son ego, champion des prophéties pessimistes pour s’attendre au pire ! Une solution serait donc de s’attendre au meilleur. Il est toujours plus valorisant de dire à son enfant « Je te fais confiance pour trouver un moyen de marcher sur cette poutre en restant debout. Si tu as besoin de moi, tu peux me solliciter, je reste près de toi.» plutôt que « Attention !!! Tu vas tomber ! Descends de là, tu n’y arriveras pas ! »

L’effet Pygmalion, utilisé à bon escient a comme un pouvoir magique…je vous souhaite de l’expérimenter et de réaliser de belles découvertes !